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ne trouve pas l’occasion de la flotille ou des galions, qui ne partent pas tous les ans, il sera facile de s’embarquer sur quelque vaisseau d’avis, qui fasse voile en Amérique, où sur quelque marchand qui parte pour les Canaries, d’où l’on passe à la Havane ou à Vera-Cruz. On doit être fourni de pistoles d’Espagne et de piastres, si l’on aime mieux prendre des lettres de change à Cadix. Ceux qui veulent tirer parti de leur argent, gagner les frais du voyage et revenir plus riches, ont la liberté de prendre diverses sortes de marchandises et de bijoux. Avec un administrateur fidèle on peut se promettre un profit du triple. Ensuite, pour continuer le voyage jusqu’aux Philippines, et de là au grand empire de la Chine, on doit s’embarquer sur le vaisseau qui vient tous les ans de Manille au Mexique, et qui part régulièrement d’Acapulco, le 25 mars. Cette route demande des piastres ; et les meilleures sont celles du Mexique, parce qu’à la Chine elles valent un pour cent de plus que celles du Pérou. Les marchandises de l’Europe y sont peu recherchées, ce que Carreri n’attribue pas moins à l’industrie des Chinois qu’à l’abondance de leur pays ; cependant ils aiment les estampes de France et de Flandre, simples ou enluminées, les lunettes, les télescopes, les microscopes, les verres à boire, et d’autres vases de cristal.

La navigation du Mexique aux îles Philippines est si commode, que les femmes les plus