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chands de Turquie et d’Égypte vont acheter des chameaux. Ils ne se mettent en chemin qu’au mois de décembre, après les pluies, parce que, dans tout autre temps, ces déserts arides sont absolument sans eau. Sur chacune de ces cinq routes on rencontre de nombreuses troupes de voleurs, qui attaquent les plus fortes caravanes ; ajoutez qu’on languit des mois entiers pour attendre que ces caravanes soient formées.

La quatrième route, et la plus sûre, est celle de Constantinople par l’Allemagne et la Hongrie. Ensuite il faudrait passer la mer Noire et traverser la Natolie. Carreri ne conseille point la route de Smyrne, si l’on ne trouve la protection d’une forte caravane contre les voleurs dont elle est remplie.

Un voyageur qui se proposerait de faire par terre la plus grande partie du tour du monde peut traverser l’Allemagne, la Moscovie et la Grande-Tartarie, pour arriver à la Chine. Mais la cour de Russie accorde difficilement le passage à d’autres marchands que ses propres sujets. Ils emploient deux ans à ce voyage, qui les expose à d’étranges dangers dans plusieurs affreux déserts et dans des forêts épouvantables ; et si leurs caravanes ne sont pas fort nombreuses, ils ne sont jamais en sûreté contre les insultes des Tartares.

On peut entreprendre aussi de faire le tour du monde par l’Occident, en s’embarquant à Cadix pour Vera-Cruz ou Porto-Bello. Si l’on