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était destinée à croiser dans la mer Rouge ; cette expédition terminée, elle alla surgir à Diu. Cubero fit par mer le voyage de Surate à Goa, et le continua jusqu’à Ceylan. Après avoir vu Meliapour ou San-Thomé, sur la côte de Coromandel, il vint à Malacca. Son zèle lui fit enfreindre les règlemens de police concernant l’exercice de la religion catholique, établis par les Hollandais, maîtres du pays ; il fut mis en prison. Au bout de quelque temps, on le déposa à bord d’un navire qui parlait pour les Philippines. Il employa six mois dans la traversée de Manille au port d’Acapulco. Il quitta Mexico en 1679, et, profitant de la flotte de la Vera-Cruz, il revit l’Europe après neuf ans d’absence.

Le Napolitain Gemelli Carreri, nommé déjà plusieurs fois dans l’Histoire des Voyages pour ses observations sur la Chine, les Philippines et le Mexique, eut cette même ambition de faire le tour du globe. Il commence sa relation par tracer à ceux qui voudraient l’imiter les différentes routes entre lesquelles ils peuvent choisir.

On peut s’embarquer sur les vaisseaux européens qui partent souvent pour les Indes orientales ; mais il y a toujours du risque pour la vie, ou du moins pour la santé, au milieu de ces horribles tempêtes et de ces calmes ennuyeux qui tiennent l’esprit dans une frayeur continuelle, pendant que le corps ne se nourrit que d’alimens corrompus et d’eau infecte ;