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donna sur son vaisseau l’emploi de contremaître. »

On sait que l’aventure du matelot Selkirk a inspiré à de Foe l’idée de son célèbre roman de Robinson Crusoé.

Les deux vaisseaux quittèrent l’île de Juan Fernandès le 14 février pour s’engager dans des expéditions funestes aux Espagnols. Ils s’emparèrent de Guayaquil, dont ils tirèrent une grosse rançon, et de quelques petits vaisseaux sur lesquels ils enlevèrent plus de prisonniers que de richesses. Leur dernier exploit dans cette mer fut la prise d’un vaisseau de Manille qui leur fit acheter la victoire d’autant plus cher, que le fruit ne répondit point à leurs espérances. Ils en attaquèrent un autre, qui se défendit encore plus vigoureusement ; et ce combat, joint aux maladies qui enlevèrent leurs plus braves guerriers, les mit dans la nécessité de faire le tour de la moitié du globe pour aller chercher d’autres ressources aux Indes orientales. La difficulté de se procurer des vivres n’eut pas moins de part à cette résolution. Après avoir couru dans le grand Océan jusqu’au mois de décembre de la même année, abordant partout où ils croyaient trouver des subsistances, ils vinrent dans un port de la Californie, que Rogers nomme Segura, parce qu’il le prend pour le même auquel Thomas Cavendish donne ce nom.

Le pays est fort montagneux, stérile et couvert de sables qui ne laissent pas de produire