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» Continuant à suivre la côte de la Nouvelle-Guinée, le long de laquelle j’espérais découvrir un détroit, je passai le 14 avril devant l’île Schouten ; le 18 je reconnus le cap Mabo ; le 16, je vis Céram, et je rencontrai un sloop hollandais duquel j’achetai des provisions ; ensuite j’envoyai faire de l’eau à terre. Le 21 mai je mouillai dans la baie de Babao, à la côte occidentale de Timor. J’en repartis le 24, et j’allai à Batavia, où je restai jusqu’au 17 d’octobre ; mon vaisseau avait eu besoin d’un radoub complet.

» Je n’avais éprouvé aucun accident pendant ma longue traversée, lorsque le 21 février 1701, étant en vue de l’île de L’Ascension, une voie d’eau me força d’y relâcher. Un radeau transporta les matelots et leurs effets à terre. J’y envoyai des vivres, et j’y allai ensuite avec mes officiers. Je perdis beaucoup de mes livres et de mes papiers. On avait dressé des tentes avec les voiles du vaisseau ; nous eûmes le bonheur de découvrir une source d’eau douce à huit milles de notre camp, au delà d’une très-haute montagne que nous étions obligés de franchir ; nous avions de plus la facilité de nous fournir de tortues. Le lendemain du jour où l’on eut trouvé la source, j’y allai avec mes officiers. Les brouillards continuels qui règnent dans cet endroit le rendent si froid, qu’il est malsain d’y habiter. À deux milles de la source, nous rencontrâmes quelques arbres en buissons, sur l’écorce de l’un desquels on avait