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» Je levai l’ancre le 22 mars. Le 24 au soir je vis une haute terre au nord-ouest ; je n’aperçus pas de terre à l’ouest de ce promontoire, quoiqu’il en parût des indices au sud-ouest. Je fis donc petites voiles, en naviguant toute la nuit à l’ouest-nord-ouest. Bientôt le feu d’un volcan frappa mes yeux. Nous reconnûmes au jour qu’il était situé dans une île au nord, et, m’avançant de ce côté, je passai dans un canal qui sépare deux terres que jusqu’alors on avait regardées comme réunies. La Nouvelle-Guinée est à l’ouest ; je donnai le nom de King Williams cape (cap du roi Guillaume) à son promontoire le plus oriental dans ce détroit ; celui de cap de la reine Anne à la pointe occidentale de la terre à l’est, et celle-ci fut nommée Nouvelle-Bretagne. Elle est haute, montagneuse, coupé de grandes vallées, et paraît fertile. La population y est considérable. Les habitans sont des Papous robustes et vigoureux, d’un caractère hardi.

» L’île du volcan est entourée d’autres îles. Je ne pus trouver de mouillage nulle part. D’autres s’étendent le long de la côte de la Nouvelle-Guinée. Nous vîmes deux autres volcans plus à l’ouest. La plupart de ces îles sont hautes et couvertes de beaux arbres. Nous aperçûmes entre ces îles de petits vaisseaux allant à la voile, dont il semble que les naturels de la Grande-Bretagne ne connaissent pas l’usage.

» J’avais eu dessein de m’arrêter à une de ces îles pour radouber ma pinasse qui se trouvait