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la côte ni plantations ni cocotiers ; cependant, à la nuit, je distinguai un petit feu vis-à-vis de nous. Au jour, nous découvrîmes une montagne dont le sommet aigu vomissait une grande quantité de fumée. Je nommai le cap occidental de cette baie cap Orford, et je fis route au sud-ouest le long de la côte.

» Le 14 j’entrai dans une baie où je pensai que je pourrais mouiller sûrement à l’abri de petites îles. Je vis de la fumée, des cocotiers, des maisons, des plantations. J’étais à six milles de la côte ; six petites pirogues s’en détachèrent pour venir nous examiner. Elles portaient une quarantaine d’hommes ; ils ne voulurent pas venir à bord. Je leur fis signe de retourner à terre. Ils eurent l’air de ne pas me comprendre. Je tirai un coup de fusil au-dessus de leur tête ; aussitôt ils s’enfuirent. À peine étaient-ils parvenus au rivage, que trois pirogues se détachèrent de l’île que nous avions sous le vent, et arrivèrent bientôt à portée de la voix, parce que nous étions pris par le calme. Une de ces pirogues portait quarante hommes ; les deux autres étaient plus petites. Un instant après, une grande pirogue sortit de la baie dans laquelle je voulais entrer. Leur supposant à toutes l’intention d’examiner nos forces, je tirai un coup de fusil au-dessus de la grande pirogue, la plus proche de nous. Elle fit route pour joindre celle qui arrivait. Je fis tirer un coup de canon chargé à balles qui passèrent entre ces deux embarcations, et effrayèrent si