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Pendant la nuit nous aperçûmes beaucoup de feux sur l’île plate. Je m’étais éloigné de la terre ; et comme le vent était faible, mon vaisseau dériva au nord-ouest. Toutes les îles que j’avais vues jusqu’alors étaient si peuplées, que je n’osais envoyer mon canot à terre, à moins d’être mouillé très-près de la côte, ce qui n’avait pas été possible. Nous n’avions pas beaucoup de bois à bord ; c’est pourquoi ayant aperçu un grand nombre d’arbres entraînés par le courant qui venait avec force de l’ouest, j’envoyai la pinasse pour ramasser quelques-uns de ces bois flottans ; elle en ramena un à la remorque, si gros que nous eûmes beaucoup de peine à le hisser à bord. Il était percé par des vers longs d’un pouce, et de la grosseur d’une plume à écrire ; leur tête était couverte d’un opercule très-mince.

» Je passai au sud de l’île Saint-Jean ; trois pirogues s’en détachèrent, et me firent les mêmes signes que ceux que j’avais déjà vus. Le 8 mai, j’aperçus de la fumée sur la grande terre de l’ouest, dont j’étais à quatre lieues de distance. Le pays est haut et boisé, mêlé de savanes. Six pirogues s’approchèrent de nous ; il n’y avait qu’un seul Indien dans la plupart. Le 9, ayant doublé un cap qui n’était pas marqué sur les cartes hollandaises, je le nommai cap Saint-Georges. Il est à 5° 2′ sud. À partir de ce point, la côte se dirige au sud-ouest. Je donnai le même nom à une île au large et à une grande baie qui est à l’ouest. Je ne vis sur