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étaient procurées, et semblaient en faire grand cas.

» L’île est située à 2° 43′ sud. On en compte dix autres qui sont peu éloignées. Elle est habitée par des Indiens d’une couleur très-foncée ; leurs cheveux sont longs et noirs ; ils diffèrent peu par leurs usages des Mindanayens et des autres insulaires de cet archipel oriental. Outre ceux-ci, qui paraissent les chefs, nous vîmes des nègres de la Nouvelle-Guinée à cheveux crépus et laineux ; la plupart sont esclaves. Ils sont très-pauvres, n’ayant pour vêtement qu’un pagne fait des écorces des sommités du palmite, qu’ils s’attachent autour des reins ; les femmes portent une espèce de sarrau de coton ; leurs principaux ornemens sont des bracelets de grains bleus et jaunes. Les hommes ont pour armes des arcs et des flèches, des lances garnies au bout d’os pointus, des sabres comme ceux des Mindanayens. Ils se servent avec beaucoup d’adresse pour frapper le poisson, de harpons en bois, et ont une manière fort ingénieuse de l’attirer à la surface de l’eau : ils attachent à une ligne une figure de poisson, qu’ils plongent dans l’eau, où elle s’enfonce par le moyen d’un petit poids. Quand ils la croient assez bas, ils la retirent très-vite dans leurs bateaux, et dès que le poisson qui suit cette figure paraît à la surface de l’eau, ils le dardent. Mais ils tirent leur principale subsistance de leurs plantations. Ils ont aussi de grandes pirogues avec