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trouver de l’eau. En continuant à naviguer au milieu de ces îles, la profondeur de l’eau diminua tellement, qu’il fallut mouiller, par six brasses, près d’une île que je nommai l’île du Romarin. J’allai à terre avec quelques-uns de mes gens ; je cherchai vainement de l’eau. Parmi les buissons, les plus nombreux, quoique sans odeur, ressemblaient au romarin ; c’est pourquoi j’en donnai le nom à l’île. Des buissons brûlés nous firent juger que cette île était fréquentée. Rien n’annonçait qu’elle fût constamment habitée par les sauvages. De la fumée que nous aperçûmes sur une île à quatre lieues de nous donna lieu de conjecturer qu’il s’y trouvait des habitans et de l’eau douce. Je consultai mes officiers pour savoir si nous irions de ce côté. On fut d’avis de quitter ce mauvais mouillage, et de remettre en mer.

» Le 30 août nous revîmes la côte au nord de la Terre de Witt, par 18° 21′, et une grosse fumée près du rivage. Le lendemain, j’allai à terre avec douze de mes gens pour chercher de l’eau. Nous étions armés de mousquets et de coutelas. En approchant du rivage, nous vîmes trois hommes de grande taille et tout nus, qui se tenaient sur la plage ; ils se sauvèrent dès que j’eus mis pied à terre. J’ordonnai au canot, gardé par deux matelots, de mouiller à quelque distance du rivage, pour que les naturels ne pussent pas s’en saisir, et je me mis avec dix matelots à la poursuite des trois sauvages, qui avaient déjà gagné