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fourni des provisions. Le prêtre répondit au capitaine qu’elles étaient rares dans l’île, mais qu’il était persuadé que le gouverneur ferait son possible pour nous satisfaire.

» Le lendemain matin les Indiens qui avaient amené le prêtre dans le canot furent envoyés au gouverneur avec deux lettres, une du prêtre, et une autre très-polie du capitaine Swan, accompagnée d’un présent de quatre aunes de drap écarlate, avec une pièce de galon d’or et d’argent fort large. À onze heures, le capitaine Swan reçut la réponse du gouverneur qui le remerciait de son présent, et lui promettait de lui fournir la quantité de provisions qu’il lui serait possible de réunir ; et, en témoignage de gratitude, il lui envoyait six cochons d’une petite espèce, mais dont la chair était la plus exquise que j’aie jamais mangée. On les nourrit de l’amande des cocos ; de sorte que leur chair devient aussi ferme que celle du bœuf. Le gouverneur envoya aussi douze melons musqués et autant de melons d’eau. Il fit donner ordre aux habitans d’un village voisin de notre mouillage de cuire chaque jour pour nous autant de fruits à pain que nous en demanderions, et de nous aider à ramasser autant de cocos qu’il nous en faudrait. En outre de ces provisions, le gouverneur nous expédiait tous les jours une pirogue ou deux chargées de cochons et de fruits. Il nous demanda en échange de la poudre, du plomb et des armes ; on se hâta de satisfaire à sa requête. Nous avions un grand et beau chien