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turels prononcent ce nom, est une des îles Ladrones, et appartient aux Espagnols ; ils y ont un petit fort. C’est là que se rafraîchissent les bâtimens des Philippines qui font la navigation d’Acapulco à Manille ; mais pour le retour les vents ne leur laissent pas aisément prendre cette route. Les Espagnols ont donné à Guam le nom d’île Marie ; elle a environ douze lieues de long sur quatre de large. Elle est passablement élevée.

» Le 21 mai nous jetâmes l’ancre sur la côte occidentale de Guam, à un mille de terre. À une certaine distance l’île parait plate et unie ; mais, quand on en approche, on voit que ses côtes s’élèvent en pente, et que le côté oriental, qui est le plus haut, est défendu par des rochers escarpés contre lesquels vient se briser la violence des lames poussées continuellement par le vent alisé. De ce côté il n’y a pas de mouillage. La côte occidentale est assez basse, et coupée de petites anses sablonneuses que séparent des pointes de roches. Le terrain est rougeâtre, sec et médiocrement fertile ; les principaux fruits qu’il produit sont le riz, les ananas, les melons d’eau, les melons musqués, les oranges, les citrons, les cocos et les fruits à pain.

» Peu de temps avant notre arrivée à Guam, les naturels s’étaient soulevés contre les Espagnols pour les exterminer, et en avaient tué plusieurs ; mais le gouverneur, aidé de ses soldats, avait fini par les vaincre et les chasser du fort.