Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 22.djvu/124

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Narborough fit, durant cette saison, différentes courses dans le pays, qui lui parut bon, et fourni de pâturages très-convenables au bétail ; mais il y manque absolument de bois de charpente. Les montagnes n’y sont pas très-hautes ; l’air y est sain. On y vit des guanacos, des oiseaux grands comme des autruches, ce sont des nandous ; des lièvres, des perdrix, des bécassines, des oies sauvages. Enfin, le 11 juin, les Anglais virent des Patagons, qui semblèrent très- craintifs. On en aperçut depuis à différentes reprises ; mais il fut impossible de leur inspirer la moindre confiance. Ils avaient probablement été maltraités par des navigateurs qui avaient abordé sur ces côtes, ou bien ils avaient entendu parler des cruautés exercées par les Espagnols envers les Indiens, leurs voisins. Narborough essaya vainement les voies de la douceur pour entrer en conversation avec eux ; il leur fit présent de différentes bagatelles. Sa visite ne put que leur inspirer des idées favorables sur le caractère des Européens.

Le 13 octobre Narborough quitta le port Saint-Julien. Le 22 il entra dans le détroit de Magellan, eut des rapports avec les habitans, et en sortit le 26 novembre. Il remonta au nord, dans le grand Océan, jusqu’à un petit fort à trois lieues au sud de Valdivia, où il eut une entrevue avec les Espagnols. Des deux côtés la défiance était égale, et Narborough supposa aux Espagnols le désir de surprendre son vaisseau. Cependant tout se passa de part