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n’ayant pas été publié, on en est réduit aux conjectures pour connaître la route qu’il suivit. Voici la plus vraisemblable. Après avoir suivi la côte de la Nouvelle-Guinée jusqu’au cap Falsé, il aura fait route au sud, et reconnu qu’il existait un large bras de mer entre cette île immense et la Nouvelle-Hollande ; ensuite, arrivé à la pointe la plus septentrionale de ce continent, il aura prolongé la côte orientale du golfe de Carpentarie jusqu’au fond, puis navigué vers l’ouest tout le long de la côte jusqu’au cap du nord-ouest de la Nouvelle-Hollande, conformément à ses instructions. Il sera ensuite allé au sud, en contournant la terre d’Eendraght, jusqu’au tropique du capricorne. La reconnaissance des côtes terminée à ce point, il sera sans doute retourné à Batavia.

Des fragmens épars et très-courts font voir que Tasman avait essayé d’établir des communications avec les naturels. Par 13° 8′ sud, il trouva le terrain extrêmement aride. Les habitans étaient farouches ; ils tiraient sur les Hollandais qui débarquaient, lors même que ceux-ci ne leur faisaient pas de mal. Un peu plus bas, les naturels du pays étaient noirs, avec les cheveux crépus. Ils allaient tout nus, et portaient pour armes des arcs, des flèches, des zagaies et des dards. Ils vinrent une fois au nombre de cinquante, complétement armés, pour surprendre les Hollandais, qui avaient mis à terre vingt-cinq hommes ; mais le feu du ca-