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dam. Cependant le même sentiment de crainte et de jalousie qui lui avait fait garder le silence sur les découvertes partielles de divers points de la Nouvelle-Hollande la portèrent à tenir secrets les détails de la navigation de Tasman. Il est, en effet, très-vraisemblable que la compagnie ne désirait pas que ce voyage fût publié. Il se passa un temps très-considérable sans qu’il fut donné au public ; enfin, dans les dernières années du dix-septième siècle, il en parut un extrait extrêmement succinct ; plusieurs années après, Valentyn, auquel on doit un très-bon ouvrage sur les possessions hollandaises dans les Indes orientales, publia un extrait plus ample du voyage de Tasman, accompagné de cartes et de vues.

Le succès du Voyage de Tasman engagea van Diemen à lui confier la conduite d’une seconde expédition, dont le but était de reconnaître avec plus d’exactitude toute la partie septentrionale de la Nouvelle-Hollande, déjà explorée en 1636, ainsi qu’on l’a vu plus haut. On lui donna pour ce second voyage deux vaisseaux, le Zeehaan et le Braak. Ses instructions, signées par van Diemen et les membres du conseil de la compagnie, et datées du 29 janvier 1644, portent qu’après avoir quitté le cap Falsé ou la pointe Turé, situe à la côte méridionale de la Nouvelle-Guinée par sud, il continuera de prolonger la côte à l’est jusqu’à sud, examinera si un passage ne conduit pas à la mer du sud, puis suivra la côte