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sayant de trouver un passage au sud. Le 12, on essuya plusieurs secousses de tremblement de terre dans la baie de Bonne-Espérance. Le choc que les bâtimens éprouvèrent réveilla les équipages. Tasman courut sur le pont, croyant que le Heemskerk avait touché ; mais ayant fait jeter la sonde, on ne trouva pas de fond. On ressentit ensuite plusieurs autres secousses ; mais elles furent bien moins fortes que la première.

Le 20, pendant la nuit, on était devant l’île Brûlante de Le Maire et Schouten, et on aperçut en effet des globes de feu qui sortaient du sommet d’une haute montagne. Lorsque l’on fut entre l’île où elle est située et le continent, on vit un grand nombre de feux sur le rivage et jusqu’à la moitié de la montagne, ce qui fit juger que cette île était très-peuplée. On fut retenu sur cette côte par les calmes, et l’on aperçut souvent des arbustes, des bambous, et de petits arbres que les rivières entraînaient dans la mer ; d’où l’on conclut que cette partie était bien arrosée, et que le sol devait être fertile.

Le 27 on crut être devant l’île de Moa ; mais c’était celle d’Iama, située un peu plus à l’est. On y trouva beaucoup de cocos et d’autres rafraîchissemens ; Les habitans sont absolument noirs, et répètent avec facilité les mots que l’on prononce devant eux ; ce qui fait présumer que leur langue est riche ; mais la prononciation en est très-difficile, parce