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relever ; en conséquence il prit le parti de gouverner au nord et au nord-est jusqu’à 5 ou sud, puis de courir à l’ouest sur la Nouvelle-Guinée.

Le temps fut pluvieux et embrumé jusqu’au 20 mars. Ce jour-là, étant par 5° 2′ sud, Tasman fut porté par les vents d’est alisés à la vue de terre. Il reconnut bientôt que c’étaient vingt-deux petites îles nommées sur les cartes Ontong-Java. Elles sont à quatre-vingt-dix milles à l’est de la Nouvelle-Guinée. Trois jours après il vit les îles de La Mark, au nombre d’une quinzaine, découvertes par Le Maire et Schouten. Elles sont habitées par des sauvages très-féroces. Ils sont très-noirs, et vont nus, à l’exception d’un pagne à la ceinture. Ils portent leurs cheveux, d’un noir de jais, relevés sur le sommet de la tête, à la mode des habitans de la baie des Assassins dans la Nouvelle-Zélande. Dans le voisinage des îles de La Mark, les vaisseaux de Tasman furent au moment de s’échouer sur un grand banc de sable ; heureusement un vent frais du sud les tira de ce danger. Le 29, ils passèrent devant les îles Vertes ; le 30, devant l’île Saint-Jean.

Le 1er. avril Tasman eut la vue de la Nouvelle-Guinée, et parvint à doubler le cap Sainte-Marie. Il est bon de faire observer à ce sujet que l’on a reconnu depuis que ce cap appartenait à la Nouvelle-Irlande, située à l’est de la Nouvelle-Guinée. Tasman prolongea toute la côte de ce dernier pays, en es-