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cune environ une lieue et demie de tour. À la distance de six milles on en aperçut une autre dans le nord-ouest qui était fort grande, mais plus basse : à l’est on en reconnut trois petites, et encore deux au sud-est ; mais ces dernières étaient si rases, qu’elles ne semblaient pas s’élever au-dessus de la surface de la mer. Les courans ne se font presque pas sentir sur ces côtes. La marée monte à sept ou huit pieds de haut ; les vents soufflent généralement du sud-est et du sud-sud-est.

Le 25 janvier Tasman arriva par 22° 15′ sud, et 207° 27′ de longitude. Après avoir reconnu plusieurs petites îles, on vint mouiller à celle de Rotterdam. Les insulaires firent l’accueil le plus amical aux Hollandais ; ils ressemblaient par l’extérieur et par la caractère aux habitans de l’île d’Amsterdam. Ils s’adonnent à l’agriculture ; on vit dans leur île beaucoup de champs cultivés, de belles plantations d’arbres fruitiers très-bien alignés, des jardins très-bien entretenus ; de sorte que les Hollandais, qui se promenaient d’un bout de l’île à l’autre, se croyaient dans un pays de l’Europe civilisée. Ils rencontrèrent un réservoir d’eau fraîche d’un demi-mille de circonférence, et élevé de neuf pieds au-dessus du niveau de la mer. La surface de cette pièce d’eau était couverte d’un grand nombre de canards sauvages très-peu farouches. On fit de l’eau dans cette île, et on s’y pourvut de vivres. Les naturels la nomment Ana-Mocka.