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pays. Le soir les canots revinrent, apportant un gros cochon, quarante cochons de lait, soixante-dix poules, et une grande quantité de fruits et de racines qu’ils avaient eus pour des clous et un peu de toile.

Ces insulaires ne portent d’autres vêtemens qu’une pièce de natte qui les couvre de la ceinture aux genoux. Les hommes ont en général les cheveux longs, une barbe de quatre pouces de largeur, et des moustaches soigneusement relevées et longues d’un pouce. Ces peuples heureux paraissent vivre au sein de l’abondance et de la paix. Les Hollandais n’aperçurent dans l’île aucune espèce d’arme.

Le lendemain les canots retournèrent à terre à dessein d’y creuser un puits. Les insulaires s’empressèrent à donner aux Hollandais des marques du plaisir qu’ils éprouvaient de les voir chez eux. Ils leur demandèrent par signes d’où ils venaient, et où ils se proposaient d’aller. Quand on réussit à leur faire entendre qu’on tenait la mer déjà depuis cent jours, ils ne pouvaient revenir de leur surprise.

Le fond sur lequel on avait mouillé était de très-mauvaise tenue : les vents ayant fraîchi dans l’après-midi, les vaisseaux chassèrent sur leurs ancres, et furent forcés de gagner le large ; mais, vers le soir, ils rentrèrent dans la baie, et mouillèrent de nouveau leurs ancres.

Durant le séjour que l’on fit dans la baie, l’on découvrit deux petites îles dont les terres sont d’une médiocre élévation. Elles ont cha-