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gues étaient pleines d’hommes, de femmes, d’enfans. Les échanges continuèrent le reste du jour. Tasman fit présent d’une chemise et d’une culotte à l’un de ces Indiens, qui paraissait être un chef. L’Indien s’en revêtit à l’instant même ; il ne se lassait pas de s’admirer dans cette nouvelle parure. On joua devant ces insulaires quelques airs de trompettes ; le son éclatant de ces instrumens leur causa au moins autant de peur que de plaisir.

Le bon vieillard, qu’on avait comblé d’amitié et de présens, fit entendre qu’on pouvait remplir les barriques d’eau dans l’île, où l’on trouverait des ruisseaux limpides. En conséquence, Tasman envoya les canots à terre pour reconnaître un lieu propre à l’aiguade. On eut soin de les bien armer, quoique cette précaution semblât inutile d’après le caractère de douceur de ce peuple et les témoignages d’amitié qu’on en recevait.

Les canots allèrent descendre sur la pointe du nord-est de l’île, où les Hollandais ne tardèrent pas à découvrir trois sources ; ils y puisèrent l’eau avec des écales de cocos ; mais elle était si saumâtre, qu’on ne put en faire usage. Les insulaires invitèrent les Hollandais à les suivre un peu plus avant dans le pays. On ne tarda pas à arriver devant une maison de très-belle apparence. Les insulaires firent asseoir les Hollandais sur des nattes très-fines et nuancées de diverses couleurs ; puis on leur servit des rafraichissemens préparés à la manière du