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un verre de vin ; il le but, ne crut pas devoir rendre le verre, et la pirogue se retira.

Bientôt après arrivèrent d’autres pirogues chargées de fruits qu’elles échangèrent pour des dons. Un vieillard, pour lequel les autres insulaires montraient de la considération, monta à bord et salua les Hollandais en se courbant de manière que sa tête touchait à ses pieds. On l’accueillit de la manière la plus affectueuse y et on lui fit plusieurs petits présens qui le comblèrent de joie. Vers le soir, une vingtaine de pirogues arrivèrent au vaisseau de Tasman ; elles apportèrent un cochon, des régimes de bananes, des cocos et des ignames. On leur donna en échange un plat de bois, du fil de laiton, et des grains de rassade. À l’approche de la nuit, tous ces Indiens se retirèrent, à l’exception d’un seul qui passa la nuit à bord.

Le lendemain les pirogues revinrent chargées de diverses provisions ;. elles avaient à bord de très-jolies femmes accompagnées de quelques vieilles. On observa qu’il manquait à celles-ci le petit doigt de chaque main ; mais on ne put jamais deviner la cause de cette étrange mutilation. Cependant le vieillard dont on a déjà parlé se rendit à bord avec un cochon et des corbeilles de fruit. En retour on lui fit présent d’une robe de satin, d’une chemise et d’un chapeau. À midi les vaisseaux étaient entourés de trente-deux petites pirogues, et d’une grande qui avait une voilure ; toutes ces piro-