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telles ; mais, se défiant sans doute de ces démonstrations amicales, ils se retirèrent.

Le maître du Zeehaan se rendit à bord du Heemskerk pour prendre les ordres de Tasman. Comme on avait reconnu les sondes le long du rivage, il fut décidé que l’on s’en approcherait le plus près possible, pour être plus à portée de lier quelque commerce avec les insulaires. On avait à peine pris cette résolution, que l’on aperçut sept pirogues se détacher du rivage et ramer vers les vaisseaux. L’une, dont l’avant était très-élevé et ayant à bord dix-sept hommes, s’approcha du Zeehaan, et un autre, portant treize hommes robustes et vigoureux, s’avança vers le Heemskerk, à la portée du trait ; ces deux pirogues se répondaient l’une à l’autre en un langage absolument inintelligible aux Hollandais, et paraissaient ne rien comprendre à ce que ceux-ci leur criaient dans la langue des habitans de l’île de Hoorn. On leur fit des signes d’amitié, on déploya des pièces d’étoffe blanche pour les engager à venir à bord, mais ils ne répondirent pas à ces invitations.

Cependant le maître du Zeehaan, qui était encore à bord du Heemskerk, dépêcha le patron du canot avec six hommes pour avertir son contre-maître de ne pas recevoir les Indiens en trop grand nombre, s’ils se présentaient pour monter sur le navire, de les bien observer et de se tenir sur ses gardes. Au moment où le canot partit pour rejoindre le Zee-