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la colonie du nord ou de la baie de Disko. Le 8, un second vaisseau parut ; nous apprîmes par cette rencontre que l’hiver de cette année avait fait de grands ravages dans la colonie du nord ; qu’il y avait eu beaucoup de Groënlandais morts de faim, et d’Européens malades du scorbut. Le 15, une tempête nous sépara de ces deux vaisseaux ; elle fut suivie le lendemain d’un calme soudain, mais accompagné d’une grosse lame plus dangereuse encore que la tempête. Enfin, le 2 octobre, nous ancrâmes à Elseneur, où nous vîmes le lendemain cent voiles sortir du Sund, et le 4 nous arrivâmes heureusement à Copenhague. »

Crantz ajoute à ce journal une courte notice de ce qui se passa durant le reste de cette année. Aussitôt après le départ du vaisseau qui ramena dans le Danemarck le visiteur des missions du Groënland, ce pays fut désolé par une maladie épidémique. C’étaient des espèces de pleurésies, accompagnées de maux de tête aigus. Les convertis surtout s’en ressentirent vivement. Trente baptisés en moururent. La plus grande mortalité régna depuis la mi-août jusqu’au milieu d’octobre. Les frères n’eurent point de relâche dans leurs peines, partagés entre les fonctions de médecins et de pasteurs. Quelques-uns en furent malades.

Les inconvertis remarquèrent très-bien que le mal était tombé singulièrement sur les chrétiens. Les nookleets, disaient-ils, les gens de la pointe, (car la mission de Neu-Herrnhut est