Groënlandais, et qu’ils oubliaient en été tout ce qu’ils avaient appris de la religion en hiver, on fit un arrangement par lequel les femmes et les enfans orphelins demeurèrent dans des tentes auprès de la mission, sous la conduite d’un chrétien à qui l’on donna les moyens de pourvoir à leur subsistance, avec la charge de veiller à leur instruction. Cependant une femme chrétienne qui, sans être mariée, avait des liaisons trop charnelles avec un Groënlandais inconverti, se plaignit de cette innovation des missionnaires comme d’une gêne imposée sur les consciences et d’une violence faite à la liberté. Ses murmures pouvaient exciter le mécontentement et la désertion dans le bercail. On y porta remède en séquestrant cette néophyte dyscole de la société des fidèles, jusqu’à ce qu’elle fût rentrée dans son devoir.
Mais outre le soin qu’on prit de ce petit troupeau, l’un des missionnaires suivit les hommes à la pêche et à la chasse, et il n’y perdit pas son temps. Sans parler de la prière qu’il faisait soir et matin à ses catéchumènes, il prit beaucoup de perdrix, et emporta plusieurs sacs de harengs, donnant l’exemple du travail, et gagnant en même temps de quoi subvenir à la disette. C’était un nouveau moyen de faire des prosélytes : on ne peut lire sans quelque intérêt certains endroits du journal que ces missionnaires donnent des voyages qu’ils font à la suite des pêcheurs et des chasseurs. Écoutons un moment Frédéric Boëhmish. C’est un des