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quantité de pingoins, dont les habitans font leur nourriture. De la peau de ces oiseaux ils se font une espèce de manteau, qui est leur unique habillement. Leurs habitations sont des cavernes qu’ils creusent dans la terre. Noort jugea qu’il avait passé du continent dans ces îles. Chaque famille habite en particulier ; mais toutes les familles d’une même race demeurent dans le même lieu, et forment un petit peuple qui a peu de communication avec les autres. Le jeune prisonnier nomma trois autres races : les Kemenetes, qui habitaient le pays de Karai ; les Kennekas, qui occupaient celui de Karamai ; et les Karaïques, qui étaient en possession d’un lieu nommé Marina. La taille commune de tous ces peuples est à peu près celle des Hollandais de moyenne grandeur. Ils ont la poitrine large et relevée, le front et le visage peints. Les hommes laissent pendre leurs cheveux sur le dos et sur le front ; les femmes se les coupent. Les peaux dont ils se servent ne seraient pas cousues avec plus d’adresse par nos plus habiles pelletiers. On trouve, plus loin dans les terres, un autre peuple nommé Titimenen, dont le pays s’appelle Koin. Les hommes y sont d’une taille gigantesque, et font souvent la guerre à leurs voisins. Noort leur donne dix à onze pieds de hauteur, et les croit anthropophages.

De Noort chercha vers le port Famine les ruines de Philippeville ; mais il n’en put apercevoir aucun vestige. Ensuite, ayant trouvé