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dans la baie que le général nomma la Graciosa, par la sûreté et la commodité qu’elle offre aux vaisseaux. Elle est au nord-ouest de l’île. Les cochons, les poules, les pigeons ramiers, les tourterelles de la petite espèce, les perdrix, les oies, les hérons blancs et gris, et d’autres oiseaux qu’on ne reconnut pas, abondent à Santa-Cruz. On y voit des lézards noirs et des fourmis ; mais on n’y est point incommodé par les moustiques, ce qui est extraordinaire pour un lieu situé si près de la ligne. La mer nourrit plusieurs sortes de poissons ; les Indiens les pêchent avec une espèce de tramail fait d’un fil qui paraît être du fil de pite : des morceaux d’un bois léger tiennent lieu de liége, des pierres servent de plomb. Le pays est très-fertile ; on y trouve, entre autres, six espèces de bananes, des cocos, de grosses amandes dont le brou est triangulaire et la chair d’un très-bon goût, divers autres fruits que l’on avait remarqués aux Marquesas de Mendoça, et entre autres celui que les Espagnols appelaient le blanc-manger (le fruit à pain).

Quelques espèces de racines tiennent lieu de pain ; on les fait bouillir ou rôtir. Les Indiens en préparent beaucoup de biscuit qu’ils font sécher au feu ou au soleil ; il est fort nourrissant. Le gingembre croît sans culture. L’osier tient lieu de corde aux insulaires. On trouvé à Santa-Cruz des coquillages curieux semblables à ceux qu’on apporte de la Chine, et diverses espèces de perles. En un mot, cette île ne