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tentatives pour trouver un mouillage ; mais bientôt on abandonna le projet d’aborder à ces îles, et on les quitta sans avoir pu connaître si elles étaient habitées. On les nomma îles de San-Bernardo, le saint du jour où s’en était faite la découverte.

Ces îles ont été reconnues en 1765 par Byron, qui les nomma îles du Danger.

Le vent avait soufflé jusqu’alors de l’est ou de l’est-sud-est ; il passa au sud-est, et y resta jusqu’à la fin du voyage ; on ne cessait pas de voir de gros nuages épais, et diversement coloriés, ce qui faisait croire qu’on était dans le voisinage de quelque terre. On continua de courir à l’ouest ; et, en conformité des ordres de Mendaña qui avait prescrit de ne pas descendre jusqu’à 12° de latitude, et de ne pas s’élever jusqu’à , on se maintenait, autant qu’on le pouvait, entre le dixième et le onzième parallèle.

Le mardi 29 août, étant à 10° 40′ sud, et à quinze cent trente-cinq lieues des côtes du Pérou, l’on eut connaissance d’une petite île basse, ronde, couverte d’arbres, d’une lieue de circuit, et entourée d’un récif qui en cernait les approches ; elle fut nommée la Solitaria (la Solitaire).

Le général ordonna à la frégate et à la flûte de ranger le récif, et de passer en dedans, s’il se présentait quelque coupure, afin de faire sur cette île de l’eau et du bois dont l’amirante avait le plus grand besoin. Ces vaisseaux lais-