Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 21.djvu/366

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

trois autres. La première, au nord-ouest, fut nommée San-Pedro ; on n’en approcha point ; elle est bien boisée et peu élevée ; la seconde, au nord-ouest de celle-ci, reçut le nom de la Dominica. Son aspect est charmant ; elle est entrecoupée de belles plaines, et de hauteurs également chargées d’arbres. La troisième île, au sud de la Dominica, fut nommée Santa-Cristina. Le canal qui les sépare est profond et libre d’écueils.

Santa-Cristina est bien peuplée. Le port au sud de l’île reçut le nom de Madre de Dios ; il est à l’abri de tous les vents. On trouve sur cette île d’excellente eau douce, des poules, des cochons, et plusieurs sortes de fruits délicieux. Les historiens espagnols en décrivent plusieurs, entre autres un qui doit être le fruit de l’arbre à pain. Le climat parut très-sain, les Espagnols n’y éprouvèrent ni serein ni rosée du matin : il tomba quelques grains de pluie qui ne furent pas forts. L’air y est si sec, dit l’historien espagnol, que les linges mouillés qu’on laissait sur la terre durant la nuit se trouvaient secs le lendemain matin, sans qu’on eût pris la précaution de les étendre.

Mendaña avait rangé la Dominica, se proposant de mouiller dans la première baie qui se présenterait. Plusieurs insulaires se détachèrent du rivage pour reconnaître les Espagnols. Ils étaient généralement de couleur bronzée. Un vieillard, d’un extérieur imposant, portait d’une main un rameau vert, et de l’autre un