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eux des couteaux, des lames d’épées rompues, et d’autres ferremens dont ils avaient garni la pointe de leurs flèches. Ils firent tout ce qu’ils purent pour attirer les Anglais à eux, et pour les faire entrer plus avant dans la rivière ; mais Cavendish, devinant leur dessein, donna ordre de leur tirer un coup de canon qui en tua plusieurs. Il se trouva dans le grand Océan le 24 février.

Le reste de son voyage ne contient que diverses expéditions sur les côtes du Chili, du Pérou et de la Nouvelle-Espagne, avec sa route aux Philippines, et son retour en Angleterre par le cap de Bonne-Espérance. Il rentra chargé de richesses dans le port de Plymouth, le 9 septembre 1588.

Cavendish se trouva si bien de sa première expédition, qu’il équipa une flotte de cinq vaisseaux pour en entreprendre une seconde. Elle mit à la voile de Plymouth le 6 août 1591. Ses vaisseaux, dispersés par la tempête sur la côte des Patagons, se rassemblèrent le 18 mars 1592 dans le port Désiré, à l’exception d’un, qui reprit la route de l’Angleterre. On éprouva un froid excessif dans le détroit de Magellan ; en effet, c’était l’hiver dans ces latitudes australes. On parvint jusqu’à quatre lieues du détroit, du côté du grand Océan ; là, des tempêtes violentes chassèrent les vaisseaux dans un goulet très-resserré, où ils furent retenus un mois, souffrant extrêmement de la disette des vivres. Le dégoût s’empara des équipages ; ils voulu-