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l’extrémité de l’Amérique la plus voisine du pôle antarctique.

« La pointe extrême ou le cap le plus méridional de ces îles, dit Fletcher, aumônier de Drake, qui a écrit la relation de ce voyage, est à 56 degrés de latitude ; au delà de ce point il n’existe aucun continent, aucune île plus au sud. L’Océan atlantique et le grand Océan se joignent ici pour ne former qu’un seul et immense océan. Nos fatigues, nos dangers, nos craintes, eurent enfin un terme le 28 d’octobre, époque où nous eûmes atteint la partie la plus méridionale de ces îles. Nous y observâmes que la durée de la nuit n’y était que de deux heures. Notre amiral imposa à tout cet archipel austral le nom d’îles Élisabéthides.

» Après avoir employé deux jours à faire rafraîchir notre équipage et à visiter ces îles, nous remîmes à la voile le 30 d’octobre. Le lendemain nous rencontrâmes deux îles qu’on peut appeler des magasins de subsistances ; nous y trouvâmes une quantité d’oiseaux si considérable, que non-seulement notre vaisseau en fut abondamment pourvu, mais qu’encore tous ceux que la tempête avait séparés de la flotte en eussent pu être également approvisionnés. »

On a long-temps supposé que les terres vues par Drake étaient situées à deux cents lieues à l’ouest de l’extrémité méridionale de l’Amérique ; plusieurs géographes les plaçaient à 57° de latitude australe, d’autres à 60° ; quelques-