hommes ; tous les autres étaient morts de faim et de fatigue. Le vaisseau, qui tenait la mer depuis dix mois, faisait eau de toutes parts. Pour éviter de couler à fond, les Espagnols furent obligés de se mettre dans un canot, et côtoyèrent une île qu’ils nommèrent Crespos. Les insulaires, qui étaient des nègres, vinrent à bord, défoncèrent le canot, firent les Espagnols prisonniers, et allèrent les vendre dans les îles voisines. Quelques-uns furent conduits aux Moluques, où Antoine Galvan paya leur rançon, et les renvoya en Espagne.
En 1538, Cortez expédia pour Ternate-Fernand, Alvarado, qu’il connaissait pour un homme de cœur, et qu’il ne voulait pas laisser languir dans le repos. Alvarado courut plus de mille lieues sans rencontrer aucune terre. Par les 2° nord il découvrit une île appelée Asea ; cinq cents lieues plus loin, l’île des Pêcheurs ; ensuite, Hayme, autre île au sud de la ligne ; puis Apia. Retournant au nord, il surgit à Coroa, située par 1° nord ; puis à Meousum, sous la ligne, et à Boufou. Les habitans de toutes ces îles sont noirs, et ont les cheveux crépus. Ce sont des Papous. On y voit un oiseau de la grosseur d’une grue : il ne vole pas ; ses ailes lui aident seulement à courir. Les insulaires parent leurs idoles des petites plumes de cet oiseau. Alvarado eut plusieurs combats à soutenir avec eux. Il reconnut ensuite les îles Gouelles, situées à 1° nord à l’est et à l’ouest, et à cinquante lieues de Ternate. Il attérit à