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les autres, s’en empara, fit couper la tête aux principaux conjurés, et mena la flotte à Espagnola, où les coupables furent punis de mort.

Cortez, toujours animé du désir des découvertes, fit encore armer, en 1536, deux vaisseaux pour reconnaître les îles qui se trouvent sous la ligne jusqu’aux Moluques ; mais, informé que les affaires de Pizarre au Pérou étaient dans une situation très-critique, il recommanda aux deux bâtimens de toucher d’abord aux côtes du Pérou. L’un devait poursuivre le voyage à l’est, et l’autre retourner au Mexique. En conséquence de ces instructions, Grijalva, dont il a été question plus haut, partit de Payta, dans le Pérou, au commencement d’avril 1537. Il était arrivé à 29° sud, lorsque son mât se fendit. Aussitôt il revint vers la ligne : il l’avait passée, et se trouvait à nord. Le mât acheva de se rompre. L’ayant réparé autant qu’il lui fut possible, il courut jusqu’à 25° nord. Il se proposait d’attérir à la Californie ; les vents l’éloignèrent constamment de terre : il gouverna sur la ligne. Son équipage le pressait de se rendre aux Moluques ; il refusa, disant qu’il ne pouvait entrer dans les possessions portugaises sans passer pour un traître. Une révolte éclata ; Grijalva fut tué avec son neveu Lobo d’Avalos. Le maître qu’on lui donna pour successeur fit aussitôt voile pour les Moluques ; mais, surpris par les calmes, il ne put arriver qu’aux îles de la Nouvelle-Guinée. Il ne lui restait plus que sept