montagnes, et retrouvèrent le même ruisseau dans lequel ils péchèrent de bon poisson semblable au saumon. Leur provision de biscuit tirait sur sa fin ; la plupart voulurent retourner sur leurs pas malgré les signes des femmes indiennes et de trois autres qu’ils avaient rencontrées depuis, qui leur donnaient à entendre qu’un peu plus loin ils trouveraient une nation portant des anneaux d’or aux bras et aux oreilles. La Isla leur représenta vainement qu’étant à quatre-vingt-dix lieues des vaisseaux, ils ne pouvaient les regagner sans courir le risque de mourir de faim, et qu’au moins fallait-il suivre le cours de la rivière jusqu’à la mer, et par ce moyen se procurer du poisson. Les Espagnols persistèrent à retourner par la même route. Durant quarante jours ils ne vécurent que de racines, et arrivèrent presque morts de faim aux vaisseaux, où de nouveaux malheurs les attendaient encore. L’équipage s’était révolté contre Alcazova et l’avait massacré ; il refusa l’entrée du vaisseau à la Isla et à ses compagnons, qui furent obligés d’errer encore quinze jours sur le rivage, éprouvant une disette affreuse. Cependant la division se mit entre les chefs des mutins. La Isla, qui en fut informé, réussit à gagner quelques officiers touchés de sa malheureuse situation, et, par leur moyen, parvint à faire sentir aux moins coupables l’énormité de leur crime. Ceux-ci se saisirent des deux chefs de la révolte. Alors la Isla, montant sur le vaisseau amiral, attaqua
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