Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 21.djvu/310

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

un gros arbre. Ils se parlèrent un moment sans se comprendre. Bientôt le cacique lui montra du doigt une croix de bois planté en terre, en lui disant : Sancta Maria. À cette vue si consolante, l’aumônier se prosterna en adoration, pleurant de joie. Il apprit qu’il était à Tecoantepec, sur les côtes du Mexique. On porta des vivres à la patache, et on lui indiqua un mouillage où elle jeta l’ancre. Le capitaine descendit à terre, il reçut la visite d’un Espagnol qu’on avait envoyé chercher, et qui le conduisit à Fernand Cortez.

L’arrivée de ces Espagnols confirma ce conquérant dans le projet qu’il avait conçu d’envoyer à la recherche des îles de l’Épicerie, à travers du grand Océan. Il fit équiper trois vaisseaux, et donna le commandement de cette escadre à Alvar de Saavedra, son parent, qui partit du port de Xevatlancico, dans la province de Soconusco. Le 31 octobre 1526, une tempête le sépara de ses deux conserves. Le 6 janvier 1527, il découvrit un groupe d’îles qu’il nomma islas de los Reyes (îles des Rois), par 11° de latitude nord, et 189 de longitude. Les insulaires sont de haute taille et robustes, ont la peau noire et le visage très-barbu. Ils portent de grands chapeaux, se servent de lames de roseaux, fabriquent de belles pirogues et de jolies nattes. Ils se couvrent les parties naturelles d’une petite natte, laissant le reste du corps nu.

Saavedra attérit à Mindanao, puis aux Mo-