lagement. Enfin le 25 juillet, ils eurent connaissance d’une côte. Elle était garnie de sauvages, qui, avec une bannière blanche, leur faisaient signe d’aborder : par malheur les bas-fonds empêchaient les navires d’approcher de la côte. Dans cette extrémité, Juan d’Arrayzaga, aumônier du bâtiment, offrit de se mettre sur un coffre vide pour gagner le rivage. On lui remit diverses bagatelles pour les donner aux sauvages et se garantir, s’il était possible, d’être tué ou mangé. Il n’était qu’à un demi-quart de lieue de terre, lorsque le coffre tourna ; comme on avait eu la précaution de le lier par la ceinture à une corde attachée au coffre, il ne fut pas noyé. Il se croyait plus près du rivage qu’il ne l’était réellement ; il fut donc obligé de faire de grands efforts pour le gagner à la nage ; mais les forces lui manquèrent, et il serait infailliblement allé à fond, si les sauvages ne fussent entrés dans l’eau pour le secourir. Ils le tirèrent sur le sable à demi mort. Quand il eut repris ses sens, ces hommes l’entourèrent en se prosternant à terre sans proférer une parole. L’aumônier en fit autant. Alors ils chargèrent le coffre sur leurs épaules, et firent signe à l’aumônier de les suivre ; de sorte que les gens du vaisseau le perdirent de vue. On le conduisit dans un bois, au delà duquel il trouva des habitations fort propres, avec des vergers. Plus de vingt mille hommes armés d’arcs et de flèches se réunirent sur la route jusqu’à ce qu’il fût arrivé chez leur chef, qu’il trouva assis sous
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