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un demi-siècle pour la raffiner ; de sorte qu’ils ont un proverbe qui dit que le père s’enterre pour le fils. On prétend que, si l’on met du poison dans l’un de ces vases de porcelaine, il se casse sur-le-champ.

» L’île de Burné est si grande, que pour en faire le tour avec un navire il faudrait employer trois mois et demi. Les habitans sont, les uns maures, les autres gentils. L’inimitié entre les deux peuples est si grande, qu’il ne se passe pas de jour sans qu’il n’y ait entre eux des querelles et des combats. Le roi des gentils est aussi puissant que le roi des Maures ; il n’est cependant pas si vain, et il parait même qu’il serait facile d’introduire chez lui le christianisme.

» Les Maures vont nus comme tous les habitans de ces climats ; ils pratiquent toutes les cérémonies de la loi de Mahomet. Maures et gentils se baignent fort souvent, et font grand usage du vif-argent pour les onctions et médecines. »

En partant du port où ils avaient relâché, les Espagnols suivirent la côte nord-est de l’île de Bornéo, pour chercher un lieu propre à radouber leurs navires ; ils en trouvèrent un dans l’île de Cimbonbon, située à 8° 7′ au nord de la ligne[1] ; mais comme ils manquaient de beaucoup de choses nécessaires à leur opération, ils furent obligés d’y employer

  1. C’est probablement une des îles situées entre Bornéo et Pouloan, ou Paragoa, Elles sont peu connues.