trouver un mouillage. Le lendemain 9 juillet, le roi envoya aux vaisseaux une assez belle pirogue remplie de provisions. Six jours aprèstrois autres pirogues apportèrent encore des provisions et des mets préparés. Ceux qui montaient ces embarcations témoignèrent aux Espagnols une grande satisfaction de les voir arriver dans leur île pour faire du bois et de l’eau, et les assurèrent qu’ils pouvaient y trafiquer autant qu’il leur plairait. Un accueil si obligeant engagea les Espagnols à se rendre auprès du roi, au nombre de sept, et à lui porter des présens. Gomez d’Espinosa, capitaine de la Victoire, était à leur tête. Ils s’embarquèrent dans une des trois pirogues.
» Étant arrivés à la ville (Bornéo), nous fûmes obligés, dit Pigafetta, de rester dans la pirogue pour attendre l’arrivée de deux éléphans couverts de soie. Nous montâmes sur les éléphans, et nous nous mîmes en marche, précédés de douze hommes portant chacun une partie de nos présens dans un vase de porcelaine couvert de soie. Arrivés à la maison du gouverneur, nous y passâmes la nuit sur des matelas de coton doublés de soie, dans des draps de toile de coton de Cambaie.
» À midi nous allâmes au palais du roi, dans le même équipage que la veille. Toutes les rues par où nous passions étaient bordées d’une haie de soldats armés de lances, d’épées et de massues. Nous mîmes pied à terre dans la cour du palais ; nous montâmes par un escalier, ac-