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l’île entière. Le roi, fort embarrassé, dit qu’il se concerterait avec les siens, et donnerait sa réponse le lendemain. En attendant, il fit apporter aux députés du capitaine général un déjeuner de plusieurs mets, tous composés de viande, dans des vases de porcelaine.

» Nos députés ayant raconté ce qui leur était arrivé, le roi de Massana, qui après le roi de Zebu était le plus puissant de ces îles, descendit à terre pour annoncer les bonnes dispositions de notre capitaine général envers le roi de Zebu.

» Le lendemain, l’écrivain de notre vaisseau et l’interprète allèrent à Zebu. Le roi vint au-devant d’eux, accompagné de ses officiers, et après avoir fait asseoir nos deux députés devant lui, il leur dit que, convaincu par ce qu’il venait d’entendre, non-seulement il ne prétendait aucun droit, mais que, si on l’exigeait, il était prêt à se rendre lui-même tributaire du roi de Castille. On lui répondit que l’on ne demandait autre chose que le privilége d’avoir le commerce exclusif de son île. Le roi y consentit, et chargea les députés d’assurer le capitaine général que, s’il voulait être véritablement son ami, il devait se tirer du sang de son bras droit et le lui envoyer, et qu’il en ferait autant de son côté ; ce qui serait de part et d’autre le signe d’une amitié loyale et inébranlable. L’interprète l’assura que la chose se ferait comme il le désirait. Alors le roi lui dit que tous les capitaines ses amis qui entraient dans