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de ces îles parlent plusieurs langues. Il ordonna à plusieurs gens de sa suite de monter sur le vaisseau ; mais il resta dans son balangai, et aussitôt que ses gens l’eurent rejoint, il partit.

» Le capitaine accueillit avec beaucoup d’affabilité ceux qui étaient montés sur le vaisseau, et leur fit des présens. Le roi, qui en fut instruit, voulut, avant de retourner à terre, donner au capitaine un lingot d’or et une corbeille pleine de gingembre ; mais le capitaine, tout en le remerciant, refusa d’accepter le présent. Vers le soir, l’escadre alla mouiller près de la maison du roi.

» Le lendemain 29, le capitaine envoya à terre l’esclave qui lui servait d’interprète, pour dire au roi que, s’il avait des vivres à nous envoyer, nous les paierions bien, en l’assurant en même temps que nous n’étions pas venus vers lui pour commettre des hostilités, mais que nous voulions être ses amis. Alors le roi vint lui-même au vaisseau dans notre chaloupe avec six de ses principaux officiers ; il embrassa le capitaine, et lui fit présent de vases de porcelaine pleins de riz cru et couverts de feuilles, de deux dorades assez grosses, et de divers autres objets. Le capitaine lui offrit à son tour une veste de drap rouge et jaune, faite à la turque, et un bonnet rouge fin. Il fit aussi des présens aux hommes de sa suite, donna aux uns des miroirs, aux autres des couteaux. Ensuite il fit servir le déjeuner, et ordonna à l’esclave interprète de dire au roi qu’il voulait