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per à ses embûches, car le bruit courut que des assassins étaient postés pour attenter à la vie de Magellan et de Falero. D’un autre côté, Acosta échoua dans ses tentatives de détourner le conseil d’Espagne d’exécuter le projet de Magellan, et celui-ci partit avec les ordres du roi pour faire armer à Séville la flotte destinée à son expédition.

De nouveaux obstacles attendaient Magellan à Séville. Les officiers du gouvernement apportèrent à l’équipement de la flotte des lenteurs extraordinaires ; ce ne fut qu’avec une sorte de répugnance qu’ils la pourvurent d’armes, de munitions, de provisions et de marchandises. L’argent nécessaire manqua ; Alonzo Guttierez, trésorier, et Christophe Aro de Burgos, firent de leurs propres fonds des avances pour accélérer l’armement ; et, en considération de l’évêque de Burgos, des négocians de Séville suppléèrent à ce qui manquait encore. Enfin, comme il était question d’une entreprise nouvelle, et que l’on ne savait pas précisément où elle devait aller, les pilotes refusaient de s’embarquer. Il arriva des ordres de les y contraindre. La flotte était sur le point de faire voile lorsqu’il s’éleva un différent entre Magellan et Ruy-Falero, qui devait faire le voyage en qualité de cosmographe. Il s’agissait de savoir auquel des deux serait confié le droit de porter l’étendard royal et le fanal. Le roi ordonna que Falero resterait en Espagne pour y rétablir sa santé, jusqu’au prochain voyage.