sir un mari fait aussi beaucoup de prosélytes parmi les femmes. D’un autre côté, les sauvages méprisent beaucoup ceux des nouveaux convertis qu’ils voient nourris de la charité publique ; mais l’industrie, loin d’avoir diminué chez les baptisés, s’étant accrue par l’assistance mutuelle qui règne entre eux, les peuplades chrétiennes sont en vénération.
Quand il se présente une famille nécessiteuse à la congrégation, on tient conseil dans la sacristie sur les moyens de la secourir. C’est ordinairement à qui s’offrira pour recevoir les réfugiés. Les enfans abandonnés trouvent un père qui les adopte ou une nourrice qui les ajoute à sa famille. Les néophytes pourvoient à la subsistance ; mais les missionnaires se chargent du reste, comme le vêtement et le kaiak.
Les vieillards et les infirmes des deux sexes ont un asile ouvert à Neu-Herrnhut. Bans la famine de 1572, cette peuplade ne fut, pour ainsi dire, composée que de pauvres, que la misère générale y fit réfugier de toutes parts. Depuis, on a si bien veillé à l’éducation des enfans, qu’ils sont en état, non-seulement de gagner leur vie, mais de soulager ceux qui tombent dans l’indigence, dont la charité les avait retirés eux-mêmes. Les mères de famille ont entre elles une émulation secrète pour secourir les malades, sans aucune ostentation, et même à l’insu les unes des autres. Ce n’est qu’à la fin de l’hiver qu’on sait, par les indigens, comment et par quelles mains ils ont été