Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 21.djvu/141

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tant de neige de toutes parts, qu’on passait sur la maison sans s’en apercevoir. La mission attendait une charpente d’Europe ; mais la saison était avancée, et l’on se disposait à réparer le vieil édifice, quand on apprit le 8 juillet qu’un vaisseau venait d’arriver à Frédrics-Haab, chargé de toutes les pièces de charpenterie prêtes à mettre une maison sur pied.

Quelle joie ! mais aussi quel embarras ! Il n’y avait que trois ouvriers, dont un était malade. Le reste de l’été ne laissait pas assez de temps pour achever cet édifice. On était même indécis sur l’emplacement ; mais un texte de l’Écriture qu’on trouva dans l’office du jour détermina les frères à mettre la main à l’œuvre ; car c’est l’espèce de sort qui les guide quand ils sont irrésolus. Une allusion, un rapport de leur lecture à leur situation est pour eux une inspiration. Il semble que l’esprit saint ait moins parlé aux Juifs qu’aux herrnhuters, ou que ceux-ci soient les seuls héritiers de l’ancien et du nouveau Testament.

Par un surcroît d’attention de la Providence sur eux, il était survenu cinq des confrères de Neu-Herrnhut à Lichtenfels. Tous se firent maçons ou charpentiers. Mais l’ouvrage allait lentement, à cause de la pente du terrain ; ils bâtissaient sur la croupe d’une colline. Il leur fallut donc élever un mur de dix pieds d’un côté, pour égaliser le plan de la maison. Ce travail coûta beaucoup de temps à un grand nombre d’ouvriers. Enfin il leur arriva du