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Leur maison fut composée d’une chambre de quinze pieds en carré, et d’une autre pièce qui servait de dépense et de cuisine. Le toit, à la hauteur de six pieds, plat et sans talus, fut appuyé sur deux piliers. Les lattes furent revêtues d’une double couche de mottes, et le tout couvert de vieilles peaux, de même que l’intérieur des murailles en était tapissé.

Les Groënlandais bâtirent pour eux une maison où ils entrèrent le 14 octobre. Mais les provisions commençaient à leur manquer, lorsqu’ils découvrirent assez près de chez eux une petite baie où il était entré des phoques. Après les avoir enfermés dans ce golfe, ils en tuèrent assez pour en fournir au facteur de la colonie voisine trois ou quatre barils d’huile. Comme les naturels du pays n’y avaient jamais vu venir de ces animaux, on ne manqua pas d’attribuer cet effet du hasard aux vues d’une providence miraculeuse.

Bientôt on vint de tous les environs, les uns pour voir, les autres pour entendre les missionnaires. Le comptoir danois était séparé de la mission par un chemin de six milles, coupé de rochers et de vallées. Les hommes venaient par eau, les femmes par terre. De leur côté, les missionnaires allaient chez les inconvertis ; mais le chemin était si dangereux, qu’un d’entre eux ayant glissé se serait brisé la tête, s’il ne fût heureusement tombé dans un abîme comblé de neige. Ainsi commença cette nouvelle fondation. On y établit le même ordre