ques : Lorsque le roi s’est tourné vers moi, l’odeur de mes parfums est montée jusqu’à lui. » Quel abus du sens de la Bible, que de comparer les eaux de senteur dont se parfumait l’épouse de Salomon avec l’odeur d’un cadavre ! Est-ce là ce qu’on appelle prêcher la religion et convertir des âmes ? Quoi ! le Dieu de l’univers a créé les hommes, établi les rois, révélé ses oracles, institué ses ministres pour qu’on lui fit parler un semblable langage ? Anathème et dérision à tous ceux qui prêtent à l’Éternel des vues si peu dignes de sa sagesse ! La raison universelle, la vérité n’est pas dans le cœur des hypocrites, ni dans l’esprit des enthousiastes. Les herrnhuters ne peuvent être que l’un des deux. Il faut arracher cette ivraie qu’ils sèment dans la parole divine ; et, pour la faire sécher, il n’y a qu’à la montrer. Ne haïssons pas, ne méprisons pas les hommes jusqu’à les laisser dupes de ce fanatisme inspiré par l’ignorance et toléré par une aveugle politique. Ce serait se jouer de la Divinité même, de l’immortalité de l’âme, de tous les dogmes utiles que la raison et la saine religion embrassent avec joie, que de les faire recevoir avec ce mélange insensé d’erreurs et de puérilités mystiques.
Les Groënlandais sont heureux, dira-t-on, par les pieuses chimères dont on repaît leur crédulité. Leur dévotion est la consolation de leur misère. Mais quel remède que celui qui donne un mal aussi dangereux que l’est le fa-