Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 20.djvu/98

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

et le tabac comme la véritable monnaie d’Islande.

Le calcul des poids ne s’y fait pas comme en Danemark, où on les réduit en lifspund. Le plus grand poids des Islandais s’appelle vetten ; c’est le poids ordinaire de quarante poissons, qui valent quatre-vingts livres ou cinq lifspunds. Le poids qui suit immédiatement le vetten est appelé fuhrung ou foringen ; il est de dix livres. Ils ont aussi des poids d’une livre, dont deux font un poisson. Cependant, quoique tous ces poids soient conformes à ceux de Danemark, ils ne calculent pas par lifspund, mais par foringen et vetten ; en sorte qu’un foringen est composé de dix livres ; et que huit foringens font un vetten qui vaut cinq lifspunds.

Arngrim Jonas , auteur islandais, est le seul qui ait jeté sur la découverte de l’Islande quelques lumières, qu’il dit avoir puisées dans les annales de sa patrie. Son récit est assez curieux pour trouver place ici. Il nous apprend qu’un certain Maddoc, allant aux îles de Feroë, fut jeté par une tempête sur la côte orientale de l’Islande, à laquelle il donna le nom de Snœland, à cause des hautes neiges qu’il y trouva. Ce fut là le premier navigateur du continent qui prit terre en Islande ; mais il ne s’y arrêta pas. Gardar, suédois, entendit parler de cette découverte : il partit pour aller chercher l’Islande. Il y passa l’hiver en 864, et lui donna le nom Gardars-Holm, c’est-à-dire, île de Gardar.