Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 20.djvu/95

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’urine. Pour fouler les bas et les gants, ils ont aussi l’usage de s’asseoir dessus, et de les fouler en se remuant alternativement d’un côté et de l’autre. Il arrive de là qu’ils contractent si bien l’habitude de ce mouvement, qu’ils le conservent perpétuellement dès qu’ils sont assis, alors même qu’ils n’ont rien à fouler. Le tisserand que le roi de Danemark a fait passer en Islande, y ayant fait transporter un moulin à foulon, il y a lieu de croire que les habitans abandonneront leur ancienne méthode.

On ne se sert point de savon pour blanchir le linge, parce qu’il est très-rare et fort cher ; il n’y a guère que ceux qui ont été en Danemark qui connaissent la propriété de cette composition, et en fassent venir pour leur usage particulier. Tout le peuple ne se sert que d’urine, et quelquefois de lessive faite avec de la cendre ; cependant le linge blanchi de cette manière ne l’est pas si mal qu’on pourrait le croire.

On connaît en Islande l’usage de tirer le vert-de-gris du cuivre qu’on arrose d’urine : cette drogue entre pour beaucoup dans les teintures des laines dont on veut faire des étoffes rayées et de différentes couleurs.

Les Islandais n’ayant pas la moindre connaissance de l’horlogerie, ni d’aucune façon artificielle de mesurer le temps, ils se règlent uniquement sur le soleil ou sur les marées, et sur les étoiles, quand cet astre n’est point visible. Ils n’ont point l’usage de compter les heures