Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 20.djvu/90

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dans les armées danoises, c’est que ce pays étant peu peuplé, ses habitans voyagent rarement au-dehors ; c’est en outre qu’étant, pour son bonheur, fort éloigné du royaume, aucun enrôleur n’est tenté d’entreprendre un voyage long et pénible pour aller faire des recrues. »

Les annales islandaises prouvent encore qu’ils n’ont pas plus de timidité et de lâcheté que les autres peuples de l’Europe. Ils ont eu entre eux des guerres civiles dans lesquelles on a vu, comme dans toutes les guerres de cette espèce, autant d’exemples de valeur que de férocité.

À l’égard du service maritime, il est aisé de présumer qu’ils y sont aussi propres qu’à celui de terre, étant continuellement sur la mer et très-familiarisés avec cet élément.

Quant aux sciences, nombre d’Islandais s’y sont appliqués avec succès. Cette île a produit un Snorro Sturleson, un Sœmond, Thormodus Thorlacius, un Arngrim Jonas, et plusieurs écrivains assez célèbres. On voit encore actuellement dans l’université de Copenhague des étudians Islandais qui ne le cèdent point aux autres : à parler même en général, ils les surpassent ordinairement, et dans le nombre de ces étudians il s’en trouve peu de médiocres.

On apprend encore par leurs annales, et quelques auteurs Islandais le confirment, que plusieurs de ces insulaires voyageaient beaucoup anciennement, dans le dessein de s’instruire. Un