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ne louent que la maison ; c’est ce qui fait que toute l’île est divisée par paroisses.

Ces métairies ainsi bâties séparément, et quelquefois à une grande distance les unes des autres, forment un hameau ou un village ; car il y a de ces métairies qui, en y comprenant les locataires, ont depuis douze jusqu’à cinquante bâtimens. Au reste il ne faut pas regarder comme un inconvénient cette méthode de bâtir au milieu de ses fonds une maison isolée. On en a plus de facilité à veiller aux travaux de la campagne, moins d’embarras pour la récolte, et plus de sûreté contre les incendies ou les autres accidens qui peuvent provenir de la négligence des voisins.

Après le poisson frais ou sec cuit à l’eau de la mer, et accommodé à force de beurre, la principale nourriture des Islandais est le lait de vache ou de brebis. Ils font usage aussi de gruau ou de farine de froment cuite dans du lait. La soupe, faite avec de la viande fraîche et du gruau, est encore un de leurs mets favoris. Comme ils ont peu d’épicerie, c’est le gruau qui en tient lieu, et ils le mêlent dans toutes leurs sauces. Le rôti ne leur est pas inconnu ; mais ils ont l’habitude de faire cuire à l’eau toutes les viandes qu’ils mangent, même celles qui sont destinées à être rôties ; ce qui se fait dans une poêle de fer ; au surplus, chacun règle la manière de se nourrir sur ses facultés, et les gens aisés se nourrissent en Islande aussi bien qu’ailleurs.