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ont des poêles de terre cuite ou de brique. Telle est l’idée qu’on doit se faire de toutes les habitations des métayers ou fermiers d’Islande.

Il n’y a proprement en Islande ni villes ni bourgs : on n’y trouve que des villages, ou plutôt ce que nous appelons des hameaux. Cependant on y donne le nom de ville ou de lieu d’étape à l’assemblage de trois ou quatre maisons, et dont dépendent autant de bâtimens qui servent de cuisines et de magasins. Aux environs de ces prétendues villes, qui sont communément bâties près d’un port, on voit çà et là quelques habitations de pêcheurs qui trafiquent de leur poisson sec avec les négociant danois ; aussi les côtés et le voisinage des lieux d’étape sont-ils beaucoup plus peuplés que l’intérieur du pays.

Dans toute l’île, chaque ferme ou métairie est bâtie isolément au milieu des prairies qui en dépendent. Il réside dans ces prairies autant de locataires ou fermiers que le propriétaire peut s’en procurer, en leur louant des pâturages, ou simplement une maison. Quelquefois un seul propriétaire a autour de lui cinq ou six fermiers qui font valoir son fonds. On les appelle hialege maenner, c’est-à-dire, homme locataire de prairie, et la maison qu’ils occupent porte le nom d’hialege. Les hialege maenner sont distingués des autres locataires, en ce qu’ils ont un pâturage pour nourrir une ou plusieurs vaches ; au lieu que les autres