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sont pas moins commodes ; et le soin que prennent les femmes de les tenir propres compense ce qui leur manque du côté de l’élégance.

Au reste, tout ce qu’on vient de dire ne regarde que les maisons des paysans et des autres habitans de la campagne. À l’égard des personnes distinguées, des habitans riches, ils sont très-bien meublés : les glaces, les commodes, tous les autres meubles utiles, ou simplement de luxe, ne leur manquent pas plus qu’ailleurs.

Quant à l’architecture et à l’apparence extérieure des maisons, on conçoit qu’il n’y a rien de bien recherché. Comme tous les matériaux se tirent de Copenhague, et coûtent par conséquent fort cher en Islande, on y bâtit avec la plus grande économie. Par cette raison, les maisons n’ont ni fondemens ni poutres. Les pièces d’appui, les corniers, les angles des édifices reposent sur de grosses pierres. Les murs sont construits de pierres mêlées avec de la terre et du gazon. Ils peuvent avoir à leur base environ quatre pieds d’épaisseur, et sont terminés en talus larges de deux pieds. Les toits sont formés de planches, arrangées les unes sur les autres comme des ardoises ; et chez les pauvres c’est de la bruyère recouverte simplement de gazon. Ces maisons, telles qu’on les voit par ce détail, sont très-fraîches en été, et assez chaudes en hiver pour que quelques habitans n’aient pas besoin de faire du feu dans la badstube ou salle de travail. D’autres